Après notre merveilleux épisode américain, nous voici de nouveau dans un avion, cette fois-ci pour la Polynésie française, enfin surtout son centre de gravité, Tahiti.

C'est la première fois que nous prenons un vol de nuit avec les enfants, mais ceux-ci sont désormais des voyageurs expérimentés et le voyage de 8 heures (et quelques) se passe sans crise ni impatience. Pour eux et à l'opposé complet de ce que ressent leur mère, les trajets aériens sont l'une des parties les plus excitantes du tour du monde !
Nous atterrissons à Papeete peu après 4h du matin et récupérons directement notre voiture, une Peugeot 301, modèle inconnu sous nos latitudes et qui est en gros l'équivalent d'une Logan. On est loin du confort des voitures de location américaines, mais ça fait le boulot et à moins de vendre un de nos enfants au marché noir (j'ai regardé, ça vaut pas le coup en ce moment), c'est tout ce que nous sommes prêts à nous offrir.
Première impression : l'île est bien plus verte que ce que je visualisais. Peu de destinations sont aussi fantasmées par l'imaginaire collectif que Tahiti, et les projections mentales de cocotiers sur plages de sable blanc laissent peu de place à la réalité montagneuse et arborée qui définit réellement l'île. C'est très beau, mais d'une façon très différente que ce que j'avais anticipé.

Nous arrivons aux alentours de 7h chez Elsa & Jacques, nos premiers hôtes. Ils sont arrivés sur l'île avec leurs deux enfants Achille et Augustin il y a deux ans et s'y plaisent beaucoup. Comme bon nombre de métropolitains ici, ils sont fonctionnaires (profs) et ont postulé pour une mission de 4 années. Ils nous accueillent avec un copieux petit déjeuner à base de fruits frais & viennoiseries. Nous découvrons avec joie les pamplemousses locaux, similaires aux nôtres mais dénués d'acidité, ce qui les rend particulièrement doux et agréables. Cependant, nous sommes bien crevés et en oublions de prendre des photos 🤦♂️

Nos hôtes nous quittent peu après pour aller séjourner quelques jours à Moorea, destination prisée par les Tahitiens pour les vacances scolaires qui viennent juste de débuter (ce n'est pas un hasard, on avait visé cette période pour trouver des échanges) Nous prenons rapidement possession des lieux. C'est que l'on commence à avoir l'habitude. Alexandre & Camille se jettent sur les jouets des enfants, nous faisons le tour des placards pour déterminer ce que nous pouvons cuisiner et ce qu'il nous faudra acheter pour les jours qui viennent. La maison d'Elsa & Jacques est spacieuse et confortable. Perchée sur les hauteurs de Pirae, elle offre une vue sur l'océan. La grande terrasse où nous prendrons tous nos repas surplombe une piscine idéale pour se "rafraîchir" (28°) rapidement. Bref, on est pas mal.


A partir de là, nous trouvons rapidement notre rythme. Pour moi, le décalage horaire est idéal. Nous sommes à -12 heures par rapport à Paris, ce qui me permet de découper mes journées en deux parties bien distinctes, le matin (7h-12h) où nous partons en vadrouille dans les environs, et l'après midi (14h- minuit) où je peux travailler tranquillement. C'est un peu fatigant car je ne dors pas énormément, mais c'est très équilibré au niveau pro/perso, bien plus facile à gérer que dans les destinations précédentes.
La première semaine est essentiellement dédiée à la découverte de Tahiti. Suivant les conseils de nos hôtes, nous alternons plages de sable blanc, noir et découvrons, émerveillés le lagon et ses richesses. Armé de mon masque/tuba, je pars explorer les coraux pendant des heures. Je pense avoir vu plus de poissons pendant mes premières heures dans l'eau à Tahiti que pendant l'ensemble de mes plongées méditerranéennes. Je ne ressens d'ailleurs pas le besoin d'organiser une plongée avec bouteilles. Il y a déjà tant à explorer dans le lagon et le sentiment de liberté est total.



Pirae est idéalement située pour explorer le nord (zone la plus active) de l'île. Nous profitons de nos matinées pour aller à plusieurs reprises au marché de Papeete, mais aussi pour retrouver Charlotte, une amie montbrisonnaise qui vit ici avec son compagnon depuis un peu plus d'un an (et qui se trouve être aussi la soeur de Tat, un des amis qui nous avait rejoint au Mexique).

Ce qui est amusant, c'est que Charlotte vit sur un bateau, qu'elle déplace d'île en île suivant les envies et besoins du moment. C'est donc tout naturellement qu'elle nous y invite pour le repas, un superbe moment que nous avons tous savouré. Définitivement l'un des plus beaux souvenirs de ce voyage !




Depuis que nous parlons d'aller dans ce coin, tout le monde nous dit qu'il faut aller à Moorea. C'est une île voisine, plus petite et qui, à en croire les témoignages locaux, ferait en terme de beauté passer Tahiti pour le parking du Lidl de Quimper un lundi d'automne.
En gros, c'est là où les Tahitiens aiment passer leurs vacances. Il nous semblait donc important d'y passer au moins quelques jours. Nous avions tout d'abord tenté d'y trouver un échange mais, faute de timing adéquat, nous n'avions pu y trouver notre bonheur. On prendra donc un bon vieux AirBnB pour le week end.
Pour aller à Moorea, nous prenons le ferry. Le trajet dure un peu moins d'une heure, à bord d'un ferry neuf et confortable. Ca passe très vite. Arrivés sur place, nous découvrons notre logement, un container réaménagé en appart. Ca n'a évidemment pas l'âme ni le confort d'un échange, mais c'est assez original et ça fera l'affaire pour quelques nuits.

Nous partons immédiatement pour Temae, et découvrons, enfin, la plage de rêve que nous attendions. Celles de Tahiti ont beau être magnifiques, celle-ci est dans une toute autre catégorie. Sable blanc, coraux partout, eaux turquoises (presque fluo). C'est le paradis. Nous y retournerons d'ailleurs avant de repartir.


Nous prenons aussi le temps de faire le tour (rapide, ~1h) de l'île, du canoë, des balades ici ou là et de visiter des plantations locales (ananas, bananes) ponctuée par la meilleure glace à la noix de coco que j'aie jamais mangée.







Fin du week end, il est déjà temps de rentrer du paradis sans trop s'en éloigner. Retour par le ferry jusqu'à Papeete le dimanche et au boulot dans la foulée (et oui, avec le décalage horaire, je commence ma semaine le dimanche après-midi).
Pour notre deuxième semaine, c'est Julie qui nous accueille dans sa maison de Papenoo. Elle aussi est venue pour 4 ans avec toute sa famille, mais est désormais proche du départ.

En discutant avec elle, nous apprenons que l'échange de maison est très courant chez les enseignants en mission dans les îles. Le système s'avère très pratique pour visiter d'autres îles de Polynésie pendant les vacances scolaires. Beaucoup pratiquent l'échange contre points, ce qui leur permet de faire des rencontres et de visiter des endroits plus distants.
La maison est très grande, offre elle aussi une terrasse avec piscine/vue sur l'océan et est bordée par un grand jardin où l'on trouve un poulailler (où les enfants adoreront aller chercher des oeufs), un hamac et de nombreux fruits (caramboles, bananes, ananas).



La deuxième semaine sera à l'image de la première, partagée entre découverte de l'île, marches et plage/snorkeling (ok, surtout la dernière partie en fait).



En dehors des plages magiques, de la beauté du lagon et des majestueuses montagnes vertes et pyramidales, nous retiendrons surtout de notre séjour ici la gentillesse et bienveillance des habitants. Tout ici se fait avec sourire et calme. La bise est la norme et le vouvoiement y semble proscrit. On peut se garer dans les lieux les plus populaires sans tourner pendant vingt minutes. On retiendra aussi cette constante chaleur humide (saisonnière) et les nombreux moustiques qui ne nous avaient pas manqué (surtout en période d'épidémie de Dengue) qui n'auront pas suffi à gâcher ce magnifique séjour. Qui sait, peut être même regretterons nous un peu de cette chaleur lors de notre prochaine étape, la Nouvelle Zélande, où l'automne austral s'est déjà bien installé ;-)
Bonus








