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Writer: lauramorelpallelauramorelpalle

Hello à tous!


Voici des nouvelles du front et un bilan mi-parcours qui me paraît intéressant à produire pour les gens qui voudraient tenter l’aventure.


Nous allons bien! Après les belles couleurs d'automne, il n’a pas fallu attendre longtemps pour la première neige. Nous avons eu la première bordée le 16 novembre.

Anniversaire de Camille avec ses nouveaux amis, visite de ma tante puis de la famille d’Eric et Noël avec ma sœur, nous ne ressentons pas de sentiment d’isolement familial.

Je continue mes temps de bénévolat, Eric se remet à l’escalade avec les enfants afin de sortir de son bureau, on fait notre maximum pour en profiter et revenir avec un corps et un esprit sains!

Le Saint-Laurent se transforme doucement avec la formation de blocs de glace, nous surveillons cette évolution avec stupéfaction au cours des balades quotidiennes avec Olly.

A priori, l’hiver est doux cette année. Janvier nous a apporté de la neige et permis de pratiquer le ski de fond. Février devrait se montrer plus froid, -22 ce matin, mais le froid sec d’ici est largement supportable si on est bien habillé.

Bref, la vie est douce ici. Nous avons pris nos marques et sommes habitués aux paysages blancs de l’hiver. Car pour nous, l’aventure commence vraiment ici, avec des conditions jamais rencontrées auparavant.


Place au bilan!


  1. Vécu échange de maison longue durée

Cet échange de maisons extraordinaire permet une immersion quasi totale. En 6 mois, nos repères ont été pris dans la vie locale, les habitudes de consommation. Nous sommes repérés par les voisins, les parents devant l’école, ce qui est assez plaisant et permet de discuter.

Nous avons pris le temps d’explorer les lieux avoisinant Levis, mais sommes aussi partis à 2 reprises plusieurs jours dans des régions plus éloignées. Nous prenons aussi le temps de profiter de la maison, nous reposer, cuisiner, inviter les copains d’école à jouer…

Il faut aussi s’occuper de prendre soin de la maison et des affaires des propriétaires. Ici, il faut entretenir le gazon en été, ramasser les feuilles en automne, préparer l’hiver en rangeant dans le cabanon tout le salon de jardin, panneau de basket, trampoline…etc. Pour nous qui sommes un peu flemmards, cette étape a été un peu tannante (= pénible), mais c’est aussi ça l'immersion! Maintenant, il faut pelleter la neige..

Nous sommes des habitués de l’échange de maison (34 à notre actif) et nous savions que tout ne serait pas parfait (comme dans la réalisation de tout projet).

Ce que je veux signaler là est le fait qu'un échange de maison d’une année est différent d’un échange classique de 3 semaines dans la mesure où ce que l’on peut trouver étrange, charmant, exotique, original dans la maison occupée peut devenir un peu pesant au bout de quelques mois.. C’est un point qui m’a poussé à m’adapter davantage à un environnement qui n’est pas le mien et que je ne peux pas changer à ma guise. Nous nous sentons bien dans cette maison qui n’est pas la nôtre, mais cela demande de faire preuve d’adaptation. De leur côté, les canadiens ont dû faire preuve de patience et d’adaptabilité ++ (machine à laver qui fuit, batterie de la voiture qui lâche, autre fuite d’eau…). Gérer l’intervention de réparateurs/artisans à distance entraîne son petit lot de stress.


2. Ecole


L’école de secteur a accepté l’inscription de nos enfants sans difficulté. Nous avons juste dû faire authentifier la lettre d’invitation émise par le couple de canadiens nous autorisant à vivre chez eux durant une année. Cela s’est fait en visio, gratuitement avec un agent de police assermenté. C’est l’école qui a organisé cette entrevue.

Au niveau de l’école, les enfants sont enchantés! Alexandre est en 6ème (ici la 6ème ne s’effectue pas au collège mais bien en primaire) et Camille en 3ème (ce2). Les méthodes pédagogiques sont complètement différentes, les élèves tutoient leur professeur, ils peuvent discuter tant que la maîtresse ne parle pas et qu’ils ne dérangent pas la classe, ils travaillent beaucoup en autonomie, en groupe, ils sont encouragés par la professeur mais aussi par les autres élèves, ils manipulent et font des découvertes par eux-mêmes, ils font de l’anglais avec un professeur dédié,ils ont accès à une tablette pour s'entraîner avec des applications. Il y a moins de vacances durant l’année scolaire (2 semaines pour les fêtes de fin d’année puis 10 jours en mars), mais des journées pédagogiques (durant lesquelles les prof ont du temps pour travailler entre eux) viennent rallonger de nombreux week-ends.

Je crois que j’ai payé 80 dollars canadiens de fournitures pour chaque enfant.


3. Travail - Statut visiteur


Eric télétravaille comme à son habitude, pour une entreprise française. Même si il est en lien avec ses collègues quotidiennement en visio, il ressent parfois le manque d’interactions sociales. Effectivement, difficile de faire de nouvelles rencontres depuis le bureau de la maison.

Pour lui, nous n’avons pas demandé de permis de travail, car son entreprise n’interfère aucunement avec le marché canadien.

Pour ma part, en disponibilité pour une année, je craignais de me sentir isolée. Mais j’ai rapidement tchatché devant l’école et mes temps de bénévolat au centre de yoga et à la bibliothèque me permettent de me sentir utile. Je fais du sport avec une amie habitant dans le quartier, patinage et ski de fond, je vais revenir en pleine forme.

Concernant le statut de visiteur avec lequel nous sommes rentrés sur le sol québécois, il est légalement valable pour 6 mois maximum. Effectivement, nous avions un tampon dans notre passeport allant jusqu’au 19 janvier. Nous avons donc fait une demande de prolongation via le site de l’immigration. Nous avons mis plusieurs heures à remplir les documents et cela nous a coûté 500 dollars canadiens. Ça en valait la peine car nous avons reçu une réponse favorable et nous pouvons dire que nous serons des visiteurs pour une année et ce en toute légalité!


4. Bilan financier


Sur ce point nous sommes perdants, mais nous savions avant de partir que vivre cette expérience ne serait pas neutre financièrement.

Avec la famille canadienne, nous avons décidé que chacun resterait payeur de ses factures habituelles (internet, eau, électricité, assurances..). Bien sûr, nous nous sommes promis de rester dans des consommations d’énergie et d’eau raisonnables.

Ici l’eau est comprise dans les impôts et l'électricité est beaucoup moins chère (prix du kilowatt-heure 4 fois moins élevé).

Ici les courses alimentaires sont plus coûteuses (350 dollars canadiens par semaine pour 4 personnes), sachant qu’on ne boit pas d’alcool, pratiquement pas de viande et plus de fromage.. (see you soon 😭)

L’essence est moins chère (1 plein pour 70 dollars)

Pour les activités, tout dépend de ce qu’on fait. Pour la piscine, c’est genre 6 dollars par personne, certaines patinoires sont gratuites mais pas toutes, le forfait pour aller faire du ski de fond est de 12 dollars la journée ( aux sentiers la balade).

Quand on va à Québec, difficile de trouver un parking gratuit, c’est souvent 8 euros la journée.

Ah oui, et grosse dépense ici, le déneigeur! On paie 450 dollars (pour toute la saison) pour faire déneiger l’allée ou on gare la voiture.

Pour les vêtements, c’est un peu pareil qu’en France, mais c’est vrai qu’il faut prévoir le budget pour s’équiper correctement contre le froid (230 dollars l’ensemble veste-pantalon pour Camille).


Voilà ce que je peux dire à mi-parcours de l’aventure.

Nous sommes bien heureux du quotidien que nous vivons ici, moins de stress.

Les paysages n’offrent pas la même diversité qu’en France mais sont très beaux et parfois surprenants. Il faut vraiment aimer l’hiver pour venir s’installer ici car il dure 6 mois, pour nous c’est un défi que nous sommes ravis de relever cette année.



J'ai fêté mes 40 ans



La neige s'entasse devant les maisons


Camille a eu 8 ans



Noël en famille




 
 
 
Writer: lauramorelpallelauramorelpalle

Le calme continue à régner dans le quartier et les voisins semblent ne pas avoir mérité mes soupçons liés à leur train-train monotone..

Nous trouvons nos marques et commençons à nous ancrer dans le paysage.


Un point sur le système scolaire s’impose.

Les enfants vont à l’école de l’étoile (école publique) à 10min à pied de la maison.

Malgré un léger stress dû à la nouveauté, la rentrée s’est très bien passée.


Camille est en 3ème année (=CE2) et Alexandre est en 6ème (à l’école primaire ici au Québec). Le passage au collège se fait une année plus tard qu’en France.

L’ambiance est complètement différente sur bien des points:

  • On a reçu une petite vidéo de présentation des enseignantes des enfants, histoire de mettre à l’aise avant la rentrée, super non?

  • Le directeur a fait un petit discours digne d’un stand-up motivationnel.

  • Les enfants sont 23 par classe

  • Ils travaillent sur des iPads fournis par l’établissement

  • Beaucoup de travail en autonomie, ils ont un programme d’étude à respecter.

  • Peuvent mettre leur écouteurs et écouter de la musique si cela les tente et ne les perturbe pas dans leur travail.

  • Peu de notes, beaucoup de remarques encourageantes

  • Quels sont tes points forts? Qu’est-ce que tu peux améliorer?

  • Les instituteurs sont aidés par 2 profs de sport, 1 prof de musique, et 1 prof d’anglais.

  • Des éducateurs et orthophonistes font également partie de l’équipe

  • Une secrétaire est également là , ce qui paraît logique. Mais en France, c’est le directeur qui fait office de secrétaire dans beaucoup d'écoles.

  • Les enfants finissent à 15h, mais nous devons les emmener pour 7h45! Ca pique un peu.

  • Très peu de vacances, 15 jours pour Noël, une semaine de relâche en mars.

  • Fin de l’année le 21 juin.


Sur le chemin de l'école, un matin brumeux


Bon vous l’aurez compris, ce n’est pas une critique de ce qui se fait en France, mais comme quoi, quand on met la main à la poche (je parle du gouvernement), ça peut donner de chouettes dynamiques!

Les enfants sont ravis et trouvent cela très encourageant.


Pour ceux que cela pourrait intéresser, j’ai pu inscrire les enfants sans avoir de papier de l’immigration. En effet, nous avons le statut de visiteurs, donc juste un tampon dans notre passeport nous autorisant à rester jusqu’en janvier. L’école a demandé à faire certifier la lettre d’invitation faite par les canadiens. Cela s’est très vite organisé par visio avec un agent de l’état, cette opération a été gratuite.

Pour l’instant , pas de frais d’inscription demandés.


Avec la rentrée, chacun a pris son rythme.

Nous profitons des week-ends (pardon, les fins de semaine) pour continuer à découvrir les beaux paysages du Québec.


Une de nos sorties vaut tout de même qu’on s’y arrête. Les Escoumins d’où nous avons pris un zodiac pour aller observer les baleines.

Le saviez-vous ? Au niveau de Tadoussac, La rivière Saguenay se jette dans le fleuve Saint-Laurent et y apporte de l’eau douce froide. Or, à cet endroit, du fait que le fleuve contienne de l'eau salée et qu'il soit beaucoup plus profond, on assiste à la construction de turbulences idéales où pullulent une faune et une flore uniques. C'est la raison pour laquelle les baleines s'y donnent rendez-vous. On y retrouve les plus gros cétacés, entre autres le rorqual commun et, parfois, la baleine bleue.

Même si nos nombreuses tentatives passées pour observer les baleines à travers le monde n’avaient pas été satisfaisantes, nous avons décidé de tenter le coup.

Il aura fallu que s'enchaînent plusieurs prises de décisions pour que nous nous trouvâmes dans ce bateau qui nous a fait vivre un moment magique.

Après avoir tourné pendant 20 bonnes minutes en vain, une baleine à bosse sauta à moins de 100m de nous. Et elle enchaîna pas moins de 14 sauts, et diverses figures avec beaucoup de style.

Nous repartons comme stupéfaits du spectacle extra-terrestre auquel nous avons assisté.



Dans nos belles escapades, nous avons adoré les marais du nord, les fjords du Saguenay, Baie Saint- Paul et Cap Tourmente.


Ce mois a aussi été marqué par la visite de ma tante et de mon cousin qui ont pu profiter des couleurs.


Les marais du nord, à 30 min de Québec


Baie-Saint-Paul est une ville charmante avec beaucoup de galeries d'art


Zoo sauvage de Saint Félicien


Bons moments passés dans le Saguenay / Découverte des pogos (knackis en beignets)



Retour aux marais avec ma tante, trop contente de voir des mésanges


Notre dernière balade à Cap Tourmente, pour observer les oies des neiges, qui font une pause au Québec, avant de reprendre leur route pour les US


Au niveau culturel, nous sommes allés à des concerts, parfois tous ensemble (Coup de coeur pour Ariane Roy, elle assure en live!), parfois séparément car nous n’avons pas cherché de solution de garde, et qu'amener des enfants dans un club de drag queens n’est pas autorisé.. (concert de Lydia Képinski). Mais oui oui, ça se fait d’aller à un concert seul(e).


De mon côté, je respire et retrouve des moments sans enfant.

Je n’ai pas le temps de m’ennuyer et ai trouvé des moyens de socialiser :

  • Je fréquente un centre de yoga et aide à la réception de temps en temps

  • Je suis bénévole à la bibliothèque de l’école, je range, répare et couvre des livres

  • Je participe à plusieurs groupes de travail (en visio) au sein d’une association d’aidants française

Eric a un peu plus de mal à rencontrer du monde. Faut dire qu’en bossant 10h par jour dans son propre bureau, ce n’est pas évident. Mais bon, faut bien qu’il y en ait un qui bosse dans cette histoire.


Bientôt, j'inviterai des amis québécois à la maison, c’est promis.


A propos d’argent, je dois dire qu’ici il fond comme neige au soleil!

Le coût de la vie est élevé. Le taux d'inflation à la consommation a continué d'augmenter pour atteindre 8,1 %. Les courses alimentaires nous reviennent plus chères, mais je crois qu’en France c’est la même. On pensait être en avantage avec nos euros, et bien nous étions dans l’erreur.

Il faut aussi payer un déneigeur pour qu’il vienne retirer les amas de neige glacée que le chasse-neige de la ville laisse devant ton allée, pour la modique somme de 350 dollars (260 euros).


Et l’essence n’est pas si bon marché qu’on l’espérait.

Bref, pas de gros souci mais nous ne rentrerons pas enrichis financièrement. (Ce n’était pas le but en même temps).


L’automne est bien là, avec ses couleurs hallucinantes.

L’hiver arrive et nous nous préparons. Ici il gèle déjà la nuit.

Je me suis achetée de la peinture et de quoi broder, il me faut une solution de repli si je ne peux plus sortir de la maison.

Mais non! Je n’ai pas peur! J’ai des chaussettes en laine d’Alpagas!


WINTER IS COMING AND WE WIILL BE THERE, RELAXED


 
 
 
Writer: lauramorelpallelauramorelpalle

Résumé pour ceux qui ne veulent pas lire l’article complet : L’acclimatation se passe bien!

En mode repli familial, on attend la rentrée avec impatience pour retrouver de l’espace personnel, se trouver des activités afin de socialiser un peu.


Ah et j’ai trouvé ce que je vais faire lors de mes quarts d’heure d’ennui : écrire un thriller!


PROLOGUE (Aucun prénom n’a été modifié afin que je m’y retrouve) (Oui, certains traits ont été exagérés ) Nous arrivâmes le 19 juillet à l’aéroport de Montréal. La météo était tout à fait accueillante et malgré la fatigue, nous sentîmes un vent nouveau nous traverser. Le temps de charger la voiture, nous prîmes la direction de Lévis, où notre foyer pour l’année nous attendait. L’endroit était charmant. Il y avait de la place pour chacun. Bien que le style ne fût pas le nôtre, nous nous y fondrions sans difficulté. Après quelques bonnes nuits de sommeil, la prise en main de la maison, et quelques visites des alentours, la mauvaise nouvelle nous parvint : Le père d’Eric venait de décéder. Nous nous attendions à ce que cela arrive, mais nous avions arrêté d’élaborer des prévisions. Les choses de la vie et de la mort se déroulent finalement à un rythme imprévisible. Il est difficile de se préparer au pire sans savoir à quel moment il va nous surprendre. Eric prît rapidement un vol en sens inverse pour aller soutenir et être auprès de sa famille. Les enfants et moi restâmes sur place, dans une ambiance particulière. Blessée par le sentiment d’éloignement et d’impuissance face au drame, j'avais tout de même l’importante tâche de veiller sur Camille, Alexandre, le chien Olly, cette nouvelle maison et cette nouvelle vie qui commençait icitte. Le temps s’était ralenti et me laissait l’occasion d’observer les choses qui m’entouraient, toute perplexe que j’étais. Tout d’abord, le quartier me paraissait irréel. Une succession de maisons chéries et entretenues minutieusement. Il se dégageaient le calme et la volupté d’un musée s’il n’y avait pas eu ce ballet incessant de tondeuses à gazon. Venaient se glisser dans ce “paysage”, des joggeurs-euses et marcheurs-euses, comme au ralenti, parfaitement apprêtés pour l’occasion. Tout semblait lisse, pas de vague, pas une herbe qui dépasse, pas d’éclat de rire, pas de dispute. Juste les allers et venues de voisins discrets. Parmi eux, Alain, qui est venu se présenter chaleureusement et proposer son aide, si l’occasion se présentait. Sa maison se trouve en face de la nôtre et il s’y déroule un jeu de lumières absolument régulier. Quand ils sont là, les pièces du bas sont éclairées, ainsi que la lumière du palier extérieur, ça donne un côté accueillant, chaleureux. Les rideaux sont présents mais bien ouverts sur leurs routines familiales, comme s’ils étaient en représentation. De la même manière, rien ne semble "dépasser" de leur quotidien. Il y a Nathalie, belle femme à la chevelure blonde. Elle est venue, avec sa décapotable, nous laisser son numéro de téléphone soigneusement noté sur un post-it. Elle s’occupe régulièrement de Will, le chat qui est censé vivre dans notre maison. Lui, semble préférer la maison de Nathalie et son mari, qui ressemble clairement à un château. Nathalie est très sympa, je l’ai croisée plusieurs fois en promenant Olly. Pour garder la forme, elle effectue chaque jour 4 allers-retours d’une grande descente qui mène au Saint-Laurent. Nous avons aussi une bonne vision sur une famille qui vit en face. Un couple avec une fille de 11 ans et un chien rigolo. Ils avaient l’air de bien profiter de leurs vacances. Amis et famille ont défilé pour profiter de la piscine et de repas, en toute discrétion bien sûr. Pour finir, j’ai rencontré Jonathan, un jeune homme qui vit dans la maison d’à côté avec ses parents. Je revenais des courses avec les enfants et il est venu à notre rencontre. J’ai tout de suite repéré qu’il vivait avec des troubles autistiques, il parlait seul, répétait des mots, avait du mal à maintenir son regard vers moi. Nous avons tout de même échangé nos prénoms. Je ne l’ai pas recroisé. C’est donc au sein de ce quartier tout à fait calme, que je m’appliquais à supporter mes enfants, m’occuper du chien, nous nourrir et entretenir la maison confiée ; en toute discrétion bien sûr. Les journées passaient assez vite. Suite aux pleurs interminables de Camille lors de la balade qui menait au bord du Saint-Laurent, soit disant beaucoup trop sportive pour une fille de 7ans, je confiais les enfants aux écrans le temps d’aller promener le chien. Cela me permettait aussi d’avoir “un temps pour moi”, des sacs à caca à la main… Nous avons trouvé aussi le temps de faire des sorties sympas, comme les chutes de la chaudière, les jets d’eau de Lévis.. Je ne voulais pas trop faire de grandes découvertes en l’absence d’Eric, mais il fallait bien s’occuper. Les enfants avaient de beaux moments de régression et d’excitation durant lesquels il m’était difficile de garder mon calme. Ces promenades qui me menaient sur la rive du fleuve étaient salvatrices. Je passais d’abord dans le quartier, tout près des maisons citées plus haut, avant de prendre le chemin de la anse du phare. Cette petite route offre tout d’abord une vue panoramique sur le fleuve puis descend au sein d’une forêt. La route se transforme en chemin, on passe devant 3 dernières maisons avant de s’enfoncer dans un sentier forestier. Il faut enjamber des arbres tombés au travers du chemin, rappeler régulièrement Olly qui s’éloigne, intrigué par tant d’odeurs qu’il ne connaît pas. Les écureuils sont sa nouvelle passion. Puis, au bout d’une demie heure de marche, nous arrivons enfin sur ce bout de plage donnant sur le Saint-Laurent. Je pourrais rester des heures à le regarder, le mouvement du courant, les bateaux commerciaux qui y passent.. Le bruit que fait ce fleuve est différent chaque jour, selon la force du vent et de la marée. C’est tout à fait apaisant. Après quelques jets de balles qui font le bonheur d’Olly, nous prenons le chemin du retour pour ne pas laisser les enfants trop longtemps seuls. Je suis toujours très vigilante, mes pensées négatives s’emballent dans de telles situations. Et si je tombais? Et si je croisais un ours? Et si je faisais une mauvaise rencontre? Est-ce que mes enfants auraient le réflexe d’aller frapper chez un voisin si je ne rentrais pas? Devant un écran, combien de temps mettraient-ils avant de se rendre compte qu’il y a un problème? Est-ce qu’ils risqueraient de partir à ma recherche au lieu de demander de l’aide? Souvent, mon pas s'accélère au fur et à mesure que mes idées s’emballent. Et si, une fois rentrée, je trouvais la maison vide…



En vrai, nous avons survécu .

Eric est rentré au bout d’une semaine et m’a retrouvé en bonne santé physique et mentale.

Il a vite repris le travail, mais dès que nous le pouvons, nous allons explorer et vivre le Canada.

Nous sommes allés au Festivent, festival musical de Lévis. C'étaient les premiers concerts des enfants et tout était parfait pour eux.

Nous avons découvert les chutes de Montmorency, les gorges de la rivière Saint Anne, avons retrouvé des amis en vacances dans la région pour une visite à Wendake, une réserve autochtone, et d'autres avec qui nous avons profité de la plage Jacques Cartier.


Les enfants sont inscrits à l’école, malgré notre situation qui ne rentre dans aucune case.


Un échange contre guestpoints est organisé la semaine prochaine dans une maison à Montréal. Nous avons trouvé une pension canine pour notre pitou (toutou en québécois). Nous voulons prendre un peu de temps dans cette ville avant la rentrée.


Ah oui, pis dans l’fond, je ne veux pas vraiment écrire de livre.


Là c'est notre quartier, et sur la première photo, la blanche c'est notre maison



Balade qui mène au Saint-Laurent et où on ne croise jamais personne...



Ville de Québec



Chutes de la chaudière


Le festivent



Chutes de Montmorency



Gorges de la rivière St Anne




Plage Jacques Cartier

Plage Jacques Cartier (toujours)












 
 
 
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Nous, c'est la famille Palle. Laura & Eric ont 40 ans. Camille et Alexandre respectivement 8 et 11 ans.


Laura est infirmière en psychiatrie (en congé pendant la durée du voyage) et Eric est un développeur mobile travaillant à distance.

Un jour (2019), on a décidé de partir en tour du monde. Car la vie est courte et il n'y aura jamais de meilleur moment.

Puis, une famille canadienne nous a proposé un échange d'une année (2022). Comment refuser?!

Echangez avec nous !
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