top of page

1er mois au Québec

Writer: lauramorelpallelauramorelpalle

Résumé pour ceux qui ne veulent pas lire l’article complet : L’acclimatation se passe bien!

En mode repli familial, on attend la rentrée avec impatience pour retrouver de l’espace personnel, se trouver des activités afin de socialiser un peu.


Ah et j’ai trouvé ce que je vais faire lors de mes quarts d’heure d’ennui : écrire un thriller!


PROLOGUE (Aucun prénom n’a été modifié afin que je m’y retrouve) (Oui, certains traits ont été exagérés ) Nous arrivâmes le 19 juillet à l’aéroport de Montréal. La météo était tout à fait accueillante et malgré la fatigue, nous sentîmes un vent nouveau nous traverser. Le temps de charger la voiture, nous prîmes la direction de Lévis, où notre foyer pour l’année nous attendait. L’endroit était charmant. Il y avait de la place pour chacun. Bien que le style ne fût pas le nôtre, nous nous y fondrions sans difficulté. Après quelques bonnes nuits de sommeil, la prise en main de la maison, et quelques visites des alentours, la mauvaise nouvelle nous parvint : Le père d’Eric venait de décéder. Nous nous attendions à ce que cela arrive, mais nous avions arrêté d’élaborer des prévisions. Les choses de la vie et de la mort se déroulent finalement à un rythme imprévisible. Il est difficile de se préparer au pire sans savoir à quel moment il va nous surprendre. Eric prît rapidement un vol en sens inverse pour aller soutenir et être auprès de sa famille. Les enfants et moi restâmes sur place, dans une ambiance particulière. Blessée par le sentiment d’éloignement et d’impuissance face au drame, j'avais tout de même l’importante tâche de veiller sur Camille, Alexandre, le chien Olly, cette nouvelle maison et cette nouvelle vie qui commençait icitte. Le temps s’était ralenti et me laissait l’occasion d’observer les choses qui m’entouraient, toute perplexe que j’étais. Tout d’abord, le quartier me paraissait irréel. Une succession de maisons chéries et entretenues minutieusement. Il se dégageaient le calme et la volupté d’un musée s’il n’y avait pas eu ce ballet incessant de tondeuses à gazon. Venaient se glisser dans ce “paysage”, des joggeurs-euses et marcheurs-euses, comme au ralenti, parfaitement apprêtés pour l’occasion. Tout semblait lisse, pas de vague, pas une herbe qui dépasse, pas d’éclat de rire, pas de dispute. Juste les allers et venues de voisins discrets. Parmi eux, Alain, qui est venu se présenter chaleureusement et proposer son aide, si l’occasion se présentait. Sa maison se trouve en face de la nôtre et il s’y déroule un jeu de lumières absolument régulier. Quand ils sont là, les pièces du bas sont éclairées, ainsi que la lumière du palier extérieur, ça donne un côté accueillant, chaleureux. Les rideaux sont présents mais bien ouverts sur leurs routines familiales, comme s’ils étaient en représentation. De la même manière, rien ne semble "dépasser" de leur quotidien. Il y a Nathalie, belle femme à la chevelure blonde. Elle est venue, avec sa décapotable, nous laisser son numéro de téléphone soigneusement noté sur un post-it. Elle s’occupe régulièrement de Will, le chat qui est censé vivre dans notre maison. Lui, semble préférer la maison de Nathalie et son mari, qui ressemble clairement à un château. Nathalie est très sympa, je l’ai croisée plusieurs fois en promenant Olly. Pour garder la forme, elle effectue chaque jour 4 allers-retours d’une grande descente qui mène au Saint-Laurent. Nous avons aussi une bonne vision sur une famille qui vit en face. Un couple avec une fille de 11 ans et un chien rigolo. Ils avaient l’air de bien profiter de leurs vacances. Amis et famille ont défilé pour profiter de la piscine et de repas, en toute discrétion bien sûr. Pour finir, j’ai rencontré Jonathan, un jeune homme qui vit dans la maison d’à côté avec ses parents. Je revenais des courses avec les enfants et il est venu à notre rencontre. J’ai tout de suite repéré qu’il vivait avec des troubles autistiques, il parlait seul, répétait des mots, avait du mal à maintenir son regard vers moi. Nous avons tout de même échangé nos prénoms. Je ne l’ai pas recroisé. C’est donc au sein de ce quartier tout à fait calme, que je m’appliquais à supporter mes enfants, m’occuper du chien, nous nourrir et entretenir la maison confiée ; en toute discrétion bien sûr. Les journées passaient assez vite. Suite aux pleurs interminables de Camille lors de la balade qui menait au bord du Saint-Laurent, soit disant beaucoup trop sportive pour une fille de 7ans, je confiais les enfants aux écrans le temps d’aller promener le chien. Cela me permettait aussi d’avoir “un temps pour moi”, des sacs à caca à la main… Nous avons trouvé aussi le temps de faire des sorties sympas, comme les chutes de la chaudière, les jets d’eau de Lévis.. Je ne voulais pas trop faire de grandes découvertes en l’absence d’Eric, mais il fallait bien s’occuper. Les enfants avaient de beaux moments de régression et d’excitation durant lesquels il m’était difficile de garder mon calme. Ces promenades qui me menaient sur la rive du fleuve étaient salvatrices. Je passais d’abord dans le quartier, tout près des maisons citées plus haut, avant de prendre le chemin de la anse du phare. Cette petite route offre tout d’abord une vue panoramique sur le fleuve puis descend au sein d’une forêt. La route se transforme en chemin, on passe devant 3 dernières maisons avant de s’enfoncer dans un sentier forestier. Il faut enjamber des arbres tombés au travers du chemin, rappeler régulièrement Olly qui s’éloigne, intrigué par tant d’odeurs qu’il ne connaît pas. Les écureuils sont sa nouvelle passion. Puis, au bout d’une demie heure de marche, nous arrivons enfin sur ce bout de plage donnant sur le Saint-Laurent. Je pourrais rester des heures à le regarder, le mouvement du courant, les bateaux commerciaux qui y passent.. Le bruit que fait ce fleuve est différent chaque jour, selon la force du vent et de la marée. C’est tout à fait apaisant. Après quelques jets de balles qui font le bonheur d’Olly, nous prenons le chemin du retour pour ne pas laisser les enfants trop longtemps seuls. Je suis toujours très vigilante, mes pensées négatives s’emballent dans de telles situations. Et si je tombais? Et si je croisais un ours? Et si je faisais une mauvaise rencontre? Est-ce que mes enfants auraient le réflexe d’aller frapper chez un voisin si je ne rentrais pas? Devant un écran, combien de temps mettraient-ils avant de se rendre compte qu’il y a un problème? Est-ce qu’ils risqueraient de partir à ma recherche au lieu de demander de l’aide? Souvent, mon pas s'accélère au fur et à mesure que mes idées s’emballent. Et si, une fois rentrée, je trouvais la maison vide…



En vrai, nous avons survécu .

Eric est rentré au bout d’une semaine et m’a retrouvé en bonne santé physique et mentale.

Il a vite repris le travail, mais dès que nous le pouvons, nous allons explorer et vivre le Canada.

Nous sommes allés au Festivent, festival musical de Lévis. C'étaient les premiers concerts des enfants et tout était parfait pour eux.

Nous avons découvert les chutes de Montmorency, les gorges de la rivière Saint Anne, avons retrouvé des amis en vacances dans la région pour une visite à Wendake, une réserve autochtone, et d'autres avec qui nous avons profité de la plage Jacques Cartier.


Les enfants sont inscrits à l’école, malgré notre situation qui ne rentre dans aucune case.


Un échange contre guestpoints est organisé la semaine prochaine dans une maison à Montréal. Nous avons trouvé une pension canine pour notre pitou (toutou en québécois). Nous voulons prendre un peu de temps dans cette ville avant la rentrée.


Ah oui, pis dans l’fond, je ne veux pas vraiment écrire de livre.


Là c'est notre quartier, et sur la première photo, la blanche c'est notre maison



Balade qui mène au Saint-Laurent et où on ne croise jamais personne...



Ville de Québec



Chutes de la chaudière


Le festivent



Chutes de Montmorency



Gorges de la rivière St Anne




Plage Jacques Cartier

Plage Jacques Cartier (toujours)












 
 
 

Commentaires


_DSC0306 (1).JPG

Nous, c'est la famille Palle. Laura & Eric ont 40 ans. Camille et Alexandre respectivement 8 et 11 ans.


Laura est infirmière en psychiatrie (en congé pendant la durée du voyage) et Eric est un développeur mobile travaillant à distance.

Un jour (2019), on a décidé de partir en tour du monde. Car la vie est courte et il n'y aura jamais de meilleur moment.

Puis, une famille canadienne nous a proposé un échange d'une année (2022). Comment refuser?!

Echangez avec nous !
he-logo2.jpg
bottom of page